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Une envie de livres ?

09/09/2008

Politique et histoire




Pierre Miquel expliquait donc dans un album pour enfants de la collection La vie privée des hommes que les républicains se sont attachés sous la IIIe République à mettre sur pied une école laïque afin que les enfants apprennent une histoire "républicaine" et ne soient plus endoctrinés par les congrégations religieuses.

Jeanne d'Arc au sacre de Charles VII, Ingres (1780 - 1867)

"Pour eux [les républicains] la IIIe République parachève l'histoire de la France. C'est l'origine d'une véritable guerre des manuels. A la fin du XIXe siècle, les Français se partagent en deux : les partisans de l'école laïque et ceux de l'école "libre". Les rouges et les curés. Les professeurs se lancent des injures. Les enfants se battent dans les rues.



Les historiens font intervenir les grands hommes dans la bataille. Et l'homme le plus célèbre de l'histoire de France devient... une femme, Jeanne d'Arc. Jusqu'au premières années du XIXe siècle, les Français la connaissent à peine. Voltaire en parle. En 1856, l'historien Michelet lui consacre des pages enthousiastes. Mais en 1870, la France est vaincue par l'Allemagne qui occupe l'Alsace et la Lorraine. Jeanne, la bonne Lorraine pure et fraîche, devient l'héroïne du sentiment national. L'Église rappelle qu'elle est inspirée par Dieu. L'école laïque ne veut y voir que le symbole du sentiment patriotique. En 1909, l'Église propose de béatifier Jeanne. Pendant la guerre de 14-18, des affiches, des cartes postales représentent la jeune Lorraine à la tête des armées de France. En 1920, Jeanne devient sainte Jeanne d'Arc." (Pierre Miquel, La vie privée des hommes, Histoire des Français, Paris, Hachette, 1983, 64 p.). Jamais tout à fait oubliée au fil des siècles, Jeanne d'Arc n'est vraiment devenue une héroïne de l'histoire de France que depuis le XIXe siècle.

Voici un bel exemple d'utilisation pour ne pas dire de détournement de l'histoire, au profit de la politique. Ce que l'on appelle "opération de communication" (aujourd'hui en xyloglotte) ou propagande, tout simplement...
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Le monde cruel des historiens

L'univers des historiens universitaires est ainsi fait, que l'on distingue sans faire de détail le plus souvent, les (vrais) historiens (entendez les historiens universitaires), des "autres" historiens, romanciers, amateurs talentueux ou pas, teintés d'une formation en histoire ou pas.

Dans ce schéma presque manichéen, le trouble vient lorsqu'il y a une brebis galeuse dans la bergerie : un historien universitaire qui multiplie les ouvrages légers (euphémisme) depuis de nombreuses années, depuis sa thèse souvent, qui lui a permis d'obtenir son poste à l'université, parrainé par son "patron".

Sans vouloir affirmer que ce schéma est justifié, tout dépend de la pratique que l'on fait des règles du métier reçues.
Certains, après avoir commencé un parcours universitaire, se tournent vers le roman ou le journalisme. S'adressant à des publics différents, ils ne sont plus tout à fait regardés comme des confrères la plupart du temps par leurs (ex) collègues, cruels.

C'est un peu le cas de Pierre Miquel, agrégé d'histoire, maître de conférence puis professeur, surtout connu de grand public pour ses émissions à la radio et à la télévision. S'il a pu pécher par faiblesse dans certaines de ses publications, il a exposé dans un album pour enfants (la collection "La vie quotidienne" qui par le passé a fait mes délices) un réflexion synthétique plutôt pertinente sur les errements de l'historiographie, qui mérite que l'on en dise quelques mots (voir Politique et histoire).
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Mais pourquoi ?!


Quart d'heure nostalgie.

Je crois que j'ai tout compris en histoire, un beau jour. Il y a eu comme un déclic. J'étais en deuxième première année de "fac"...
Oui, j'ai redoublé, et j'ai même eu auparavant un parcours très moyen dans le secondaire, et dans le primaire, ce qui a provoqué chez moi une douce hilarité des plus discourtoises quand j'ai entendu un jour un enseignant de mon IUFM nous déclarer péremptoirement que nous, nous étions tous des anciens premiers de la classe, incapables par là-même, de comprendre nos élèves. Tout cela pour justifier qu'il n'était pas comme nous, lui qui avait été cancre à l'école. J'ai eu le sentiment que l'on marchait sur la tête. Enfin, il y a de l'espoir, même pour les médiocres.

Donc je disais (parce que j'ai une forte tendance au discours buissonnier) que je redoublais alors ma première année à l'université. Il m'a fallu deux ans, sans doute, pour que se produise LE déclic. Après, je vous rassure, je n'ai plus redoublé, merci de vous inquiéter de mes notes et de mon ex avenir d'étudiante.


Je me suis dit ce jour-là, "au fond, tout se résume par une seule question : "pourquoi ? " ! "
- pourquoi les Européens sont-ils partis à la conquête du monde?
- pourquoi Henri IV a t-il laissé une image de bon roi paternaliste ?
- pourquoi les Français n'ont-ils pas réagi face aux déportations de leurs voisins juifs dans les années 40 ?
- pourquoi, pourquoi, pourquoi...?

J'aime les gens qui s'étonnent. Et a contrario rien ne m'agace plus que les gens blasés. Regardez autour de vous, tout est étonnant, intéressant, tout prête au questionnement. Pourquoi les feuilles des arbres sont-elles vertes ? (merci, j'ai la réponse depuis quelques années) Pourquoi y a t-il un puits artésien ici ? Pourquoi a t-on eu du goût au 19e siècle pour tel ou tel décor ? Pourquoi 1789 est-il synonyme de liberté ? Il faut quelquefois se méfier des explications trop simples aussi.

C'est un autre truc que l'on apprend, à force à se frotter à l'histoire. Il n'y a jamais une seule explication. Tout évènement, tout fait est le produit de la combinaison de nombreux facteurs. J'y reviendrai.
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L'esprit critique salvateur ou une histoire d'empereur nu (fin)

Passons maintenant aux exemples !

Si les ministres de l'empereur s'étaient demandés pourquoi les deux faux tisserands proposaient cet étrange tissu, ce qu'ils avaient à y gagner, ils ne seraient pas tombés dans le piège qu'un enfant a su éviter.

Ils ne sont pas bien malins ces ministres, de vrais imbéciles !

Et pourtant. Il y a nombre d'empereurs nus qui circulent aujourd'hui en Occident, pointés du doigt par quelques enfants, mais ovationnés par la majorité.

France-Inter addict, voici mon petit délice du jour : une émission de Daniel Mermet ("Là-bas si j'y suis") sur notre empereur, BHL. L'ensemble de l'émission est un régal, la fin nous donne le clou parfait. Ouvrez grand vos oreilles :

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1494

Ce Bernard a quand même un talent fou pour écrire des romans. Il devrait peut-être en faire son métier ?

Et pour le jour où ce lien ne marchera plus, voici de quoi ravir vos yeux et enchanter vos esprits gourmands sur les aventures de Bernard bien avant la Géorgie :

Nicolas Beau et Olivier Toscer, Une imposture française, Paris, Les Arènes, 2006.
Philippe Cohen, BHL une biographie, Paris, Fayard, 2005.
Jade Lingaard et Xavier de la Porte, Le b a ba du BHL, Paris, La Découverte, 2004.
Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Paris, Raisons d'agir, 2005.

(ouvrages non lus par l'auteur de ce blog, sans garantie sur leur contenu)
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L'esprit critique salvateur ou une histoire d'empereur nu (épisode 2)


Comme le travail sur les documents est notre métier, en histoire, on apprend quelques règles très simples, dont on peut dire avec un peu d'emphase (ooooh ! si peu !) qu'elles sauvent la vie. Plus sérieusement, elles évitent de se retrouver dans le rôle du gouvernement et du peuple de ce malheureux empereur nu d'Andersen, que l'on lise son journal quotidien, une publicité dans la rue ou que l'on écoute son voisin disserter sur la crise économique. Ou si vous préférez, elles vous donnent l'occasion d'être des Sherlock Holmes du quotidien (stupéfiants en moins, moi je n'en ai pas encore besoin, quant à vous, je ne veux RIEN en savoir)

Parmi ces règles : l'esprit critique, c'est-à-dire cette prudence qui fait s'interroger sur l'origine d'un document.

- Qui écrit ? Ou parle ? Quelle est sa formation, sa culture, quel est son passé, quelles sont ses compétences ?
- Dans quel contexte est produit ce document ? Question sous-jacente, dans quel but est-il produit ? Dans quel milieu culturel, économique, politique, ou autre ? C'est un peu le fameux Wodunit des polars, "à qui profite le crime ?"
- À qui s'adresse ce document ? Car en fonction du destinataire, le discours change. Il y a ce que je dis, mais aussi comment je le dis. Je ne parle pas à un enfant comme à un adulte.
- Quoi ? Quelle est la nature du document ? On ne prend pas de la même façon un pamphlet, un article informatif dans un journal, ou un roman.


Les exemples abondent, des malheurs survenus pour ne pas avoir respecté ces règles essentielles.

Alors qu'elles sont vite apprises et aussitôt oubliées au lycée, elles devraient être gravées dans le marbre. Il faudrait pour cela que le marbre soit à la mode en architecture, et non le béton uniforme et triste.
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L'esprit critique salvateur ou une histoire d'empereur nu (épisode 1)


"Il y a de longues années, vivait un empereur qui aimait plus que tout les habits neufs, qu'il dépensait tout son argent pour être bien habillé. Il ne se souciait pas de ses soldats, ni du théâtre, ni de ses promenades dans les bois, si ce n'était pour faire le montre de ses vêtements neufs. Il avait un costume pour chaque heure de chaque jour de la semaine et tandis qu'on dit habituellement d'un roi qu'il est au conseil, on disait toujours de lui: "L'empereur est dans sa garde-robe!"

Dans la grande ville où il habitait, la vie était gaie et chaque jour beaucoup d'étrangers arrivaient. Un jour, arrivèrent deux escrocs qui affirmèrent être tisserands et être capables de pouvoir tisser la plus belle étoffe que l'on pût imaginer. Non seulement les couleurs et le motif seraient exceptionnellement beaux, mais les vêtements qui en seraient confectionnés posséderaient l'étonnante propriété d'être invisibles aux yeux de ceux qui ne convenaient pas à leurs fonctions ou qui étaient simplement idiots.

"Ce serait des vêtements précieux", se dit l'empereur. "Si j'en avais de pareils, je pourrais découvrir qui, de mes sujets, ne sied pas à ses fonctions et départager les intelligents des imbéciles ! Je dois sur le champ me faire tisser cette étoffe!" Il donna aux deux escrocs une avance sur leur travail et ceux-ci se mirent à l'ouvrage.

Ils installèrent deux métiers à tisser, mais ils firent semblant de travailler car il n'y avait absolument aucun fil sur le métier. Ils demandèrent la soie la plus fine et l'or le plus précieux qu'ils prirent pour eux et restèrent sur leurs métiers vides jusqu'à bien tard dans la nuit.

"Je voudrais bien savoir où ils en sont avec l'étoffe!", se dit l'empereur. Mais il se sentait mal à l'aise à l'idée qu'elle soit invisible aux yeux de ceux qui sont sots ou mal dans leur fonction. Il se dit qu'il n'avait rien à craindre pour lui-même, mais préféra dépêcher quelqu'un d'autre pour voir comment cela se passait. Chacun dans la ville connaissait les qualités exceptionnelles de l'étoffe et tous étaient avides de savoir combien leur voisin était inapte ou idiot.

"Je vais envoyer mon vieux et honnête ministre auprès des tisserands", se dit l'empereur. "Il est le mieux à même de juger de l'allure de l'étoffe; il est d'une grande intelligence et personne ne fait mieux son travail que lui!"

Le vieux et bon ministre alla donc dans l'atelier où les deux escrocs étaient assis, travaillant sur leurs métiers vides. "Que Dieu nous garde!", pensa le ministre en écarquillant les yeux. "Je ne vois rien du tout!" Mais il se garda bien de le dire.

Les deux escrocs l'invitèrent à s'approcher et lui demandèrent si ce n'étaient pas là en effet un joli motif et de magnifiques couleurs. Puis, ils lui montrèrent un métier vide. Le pauvre vieux ministre écarquilla encore plus les yeux, mais il ne vit toujours rien, puisqu'il n'y avait rien. "Mon Dieu, pensa-t-il, serais-je sot? Je ne l'aurais jamais cru et personne ne devrait le savoir! Serais-je inapte à mon travail? Non, il ne faut pas que je raconte que je ne peux pas voir l'étoffe.

"Eh bien, qu'en dites-vous ?", demanda l'un des tisserands.

"Oh, c'est ravissant, tout ce qu'il y a de plus joli !", répondit le vieux ministre, en regardant au travers de ses lunettes. "Ce motif et ces couleurs! Je ne manquerai pas de dire à l'empereur que tout cela me plaît beaucoup!"

"Nous nous en réjouissons!", dirent les deux tisserands. Puis, ils nommèrent les couleurs et discutèrent du motif. Le vieux ministre écouta attentivement afin de pouvoir lui-même en parler lorsqu'il serait de retour auprès de l'empereur; et c'est ce qu'il fit.

Les deux escrocs exigèrent encore plus d'argent, plus de soie et plus d'or pour leur tissage. Ils mettaient tout dans leurs poches et rien sur les métiers; mais ils continuèrent, comme ils l'avaient fait jusqu'ici, à faire semblant de travailler.

L'empereur envoya bientôt un autre honnête fonctionnaire pour voir où en était le travail et quand l'étoffe serait bientôt prête. Il arriva à cet homme ce qui était arrivé au ministre: il regarda et regarda encore, mais comme il n'y avait rien sur le métier, il ne put rien y voir.

"N'est-ce pas là un magnifique morceau d'étoffe?", lui demandèrent les deux escrocs en lui montrant et lui expliquant les splendides motifs qui n'existaient tout simplement pas.

"Je ne suis pas sot, se dit le fonctionnaire; ce serait donc que je ne conviens pas à mes fonctions? Ce serait plutôt étrange, mais je ne dois pas le laisser paraître!" Et il fit l'éloge de l'étoffe, qu'il n'avait pas vue, puis il exprima la joie que lui procuraient les couleurs et le merveilleux motif. "Oui, c'est tout-à-fait merveilleux!", dit-il à l'empereur.

Dans la ville, tout le monde parlait de la magnifique étoffe, et l'empereur voulu la voir de ses propres yeux tandis qu'elle se trouvait encore sur le métier. Accompagné de toute une foule de dignitaires, dont le ministre et le fonctionnaire, il alla chez les deux escrocs, lesquels s'affairaient à tisser sans le moindre fil.

"N'est-ce pas magnifique?", dirent les deux fonctionnaires qui étaient déjà venus. "Que Votre Majesté admire les motifs et les couleurs!" Puis, ils montrèrent du doigt un métier vide, s'imaginant que les autres pouvaient y voir quelque chose.

"Comment!, pensa l'Empereur, mais je ne vois rien! C'est affreux! Serais-je sot? Ne serais-je pas fait pour être empereur? Ce serait bien la chose la plus terrible qui puisse jamais m'arriver."

"Magnifique, ravissant, parfait, dit-il finalement, je donne ma plus haute approbation!" Il hocha la tête, en signe de satisfaction, et contempla le métier vide; mais il se garda bien de dire qu'il ne voyait rien. Tous les membres de la suite qui l'avait accompagné regardèrent et regardèrent encore; mais comme pour tous les autres, rien ne leur apparût et tous dirent comme l'empereur: "C'est véritablement très beau !" Puis ils conseillèrent à l'Empereur de porter ces magnifiques vêtements pour la première fois à l'occasion d'une grande fête qui devrait avoir lieu très bientôt.

Merveilleux était le mot que l'on entendait sur toutes les lèvres, et tous semblaient se réjouir. L'empereur décora chacun des escrocs d'une croix de chevalier qu'ils mirent à leur boutonnière et il leur donna le titre de gentilshommes tisserands.

La nuit qui précéda le matin de la fête, les escrocs restèrent à travailler avec seize chandelles. Tous les gens pouvaient se rendre compte du mal qu'ils se donnaient pour terminer les habits de l'empereur. Les tisserands firent semblant d'enlever l'étoffe de sur le métier, coupèrent dans l'air avec de gros ciseaux, cousirent avec des aiguilles sans fils et dirent finalement: "Voyez, les habits neufs de l'empereur sont à présent terminés !"

"Voyez, Majesté, voici le pantalon, voilà la veste, voilà le manteau!" et ainsi de suite. "C'est aussi léger qu'une toile d'araignée; on croirait presque qu'on n'a rien sur le corps, mais c'est là toute la beauté de la chose!"

"Oui, oui !", dirent tous les courtisans, mais ils ne pouvaient rien voir, puisqu'il n'y avait rien.

"Votre Majesté Impériale veut-elle avoir l'insigne bonté d'ôter ses vêtements afin que nous puissions lui mettre les nouveaux, là, devant le grands miroir !"

L'empereur enleva tous ses beaux vêtements et les escrocs firent comme s'ils lui enfilaient chacune des pièces du nouvel habit qui, apparemment, venait tout juste d'être cousu. L'empereur se tourna et se retourna devant le miroir.

"Dieu ! comme celà vous va bien. Quels dessins, quelles couleurs", s'exclamait tout le monde.

"Ceux qui doivent porter le dais au-dessus de Votre Majesté ouvrant la procession sont arrivés", dit le maître des cérémonies.

"Je suis prêt", dit l'empereur. "Est-ce que cela ne me va pas bien ? Et il en se tourna encore une fois devant le miroir, car il devait faire semblant de bien contempler son costume.

Les chambellans qui devaient porter la traîne du manteau de cour tâtonnaient de leurs mains le parquet, faisant semblant d'attraper et de soulever la traîne. Ils allèrent et firent comme s'ils tenaient quelque chose dans les airs; ils ne voulaient pas risquer que l'on remarquât qu'ils ne pouvaient rien voir.

C'est ainsi que l'Empereur marchait devant la procession sous le magnifique dais, et tous ceux qui se trouvaient dans la rue ou à leur fenêtre disaient: "Les habits neufs de l'empereur sont admirables ! Quel manteau avec traîne de toute beauté, comme elle s'étale avec splendeur !" Personne ne voulait laisser paraître qu'il ne voyait rien, puisque cela aurait montré qu'il était incapable dans sa fonction ou simplement un sot. Aucun habit neuf de l'empereur n'avait connu un tel succès.

"Mais il n'a pas d'habit du tout !", crai petit enfant dans la foule.
"Éntendez la voix de l'innocence!", dit le père; et chacun murmura à son voisin ce que l'enfant avait dit.

Puis la foule entière se mit à crier: "Mais il n'a pas d'habit du tout!" L'empereur frisonna, car il lui semblait bien que le peuple avait raison, mais il se dit: "Maintenant, je dois tenir bon jusqu'à la fin de la procession." Et le cortège poursuivit sa route et les chambellans continuèrent de porter la traîne, qui n'existait pas."

Hans Christian Andersen (1805-1875)

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