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Une envie de livres ?

07/06/2009

Je suis fâchée avec les expos en ce moment...


Entre celle de Versailles sur Le costume de cour, et celle sur les Jeux de Princes, jeux de vilains, je fais la moue... Il faut admettre dans les deux cas que la préparation a dû être complexe, demander le prêt de ces objets, gérer les assurances à la hauteur de leur valeur (surtout pour les costumes). La richesse des deux expositions est flagrante et mérite d'être saluée. Oui mais. On passera sur Lauzun, déclaré époux morganatique de la Grande Mademoiselle - en fait, on n'en sait rien, mais si jamais c'est faux, Lauzun a dû faire un looping de bonheur, dans sa tombe -, sur des bêtises entendues de la bouche d'un responsable de l'exposition, passons, glissons. Le problème essentiel, mon chagrin, c'est l'absence de commentaires dignes de ce nom et du coup, la sensation d'une occasion ratée. J'ai l'impression qu'on a voulu en mettre plein la vue, on en a plein la vue dans les deux cas, mais c'est tout.

J'aurais aimé avoir une idée de la fabrication de ces costumes - pour avoir démonté des parures anciennes, on imagine peu les techniques en admirant juste le résultat -, les métiers qui étaient derrière, l'économie de la cour; j'aurais aimé qu'on m'explique le lien entre politique et vêtement princier, les raisons de ce besoin de parures poussé à l'extrême (les relations entre l'apprentissage de la maîtrise des corps dès l'enfance par la danse, par les corsets, le poids de l'éducation princière, la maîtrise de soi très néo-stoïcienne et la maîtrise d'un royaume), ce que ces costumes disent de la société qui les a produit, bref, j'aurais voulu non seulement qu'on m'éblouisse mais aussi et autant qu'on provoque le bouleversement des idées. J'aurais voulu ressortir de là en ayant l'impression d'avoir découvert un nouveau monde. J'ai seulement découvert de jolies choses. Peut-être que j'ai un peu une dent contre les administrateurs de Versailles et leur manie d'en mettre plein la vue au détriment de la qualité scientifique. Ils nous ont fait le même coup avec le mobilier en argent. Je ne parlerai pas du colloque sur le costume de cour, où il fallait réserver sa place avant même l'annonce officielle dudit colloque, et dont de toute façon le contenu était, paraît-il, assez décevant aussi.

Pour l'expo de l'arsenal sur les jeux, j'en suis ressortie sans savoir quels étaient les jeux des princes et ceux des vilains. Au-delà de la formule, on aurait aimé peut-être plus de pédagogie, plus d'ouverture aussi : pourquoi ne pas avoir insisté davantage sur les jeux d'enfants ? J'avais plein de questions qui sont restées pour la plupart sans réponse: qui joue entre Moyen-Âge et XVIIIe siècle? Les hommes, plus que les femmes ou l'inverse? Quelles catégories sociales et culturelles ? La question des fabricants de jeux était abordée, mais de façon éclatée. N'aurait-il pas été préférable de présenter des volets thématiques plus clairs : il aurait été intéressant de présenter toutes les représentations iconographiques du jeu, pour mettre en lumière les jeux que l'on représente et ceux que l'on ne représente pas ou peu. J'ai des connaissances à l'Arsenal, je ne sais pas s'ils ont participé à la préparation mais je suis chagrine pour eux du résultat de cette exposition.
C'est l'occasion de voir de beaux manuscrits, de beaux objets en ivoire, en marqueterie (ah! cette table de jeu! Il faut que j'écrive un best-seller à tout prix, pour m'en payer une comme celle-là!), d'assez beaux tableaux. Mais c'est à peu près tout. Ah! et puis, l'absence de librairie, non mais, quelle idée ! Qu'est-ce que j'aurais aimé acheter une reproduction des jeux de l'oie du XVIIIe siècle, moi! Tant pis...

Dernière chose : le prix des livres de ces expositions... 52 euros pour celui sur les Fastes de cour, et 38 euros pour celui sur les jeux. 52 euros. Je m'étrangle.
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