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Une envie de livres ?

26/06/2009

La cigale et la fourmi d'aujourd'hui

La Cigale, ayant boursicoté
Tant et tant de décennies et d'années,

Se trouva effarée, fort dépourvue
Quand la crise redoutée fut venue :

Pas un seul petit, tout petit morceau
D'actif, de titre sains, de free cash flow

À grever de si juteux intérêts.
Elle se trouvait bien fort embarrassée.

Elle alla crier misère et famine
Chez la Fourmi patronne et voisine,

Exigeant hypothèque pour accorder
Tout prêt, contracté afin d'embaucher

(Sotte idée), jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous en saurai bien gré, lui dit-elle,

Foi de financier filou, cannibale,
Je garderai intérêt, principal. "

La petite Fourmi peu hasardeuse :
(Et c'est là le plus grand de ses défauts)
Que faisiez-vous, s'il vous plaît, au temps chaud ?
Demanda t-elle à cette prêteuse.

- Nuit et jour, sans cesse, à tout venant
Je spéculais, ne vous en déplaise.
- Vraiment, vous spéculiez ? J'en suis fort aise.
Eh! Riez, je licencie maintenant.

Sur le ton de la fable, voici ma tristesse. Après tant d'années à se battre pour survivre, embaucher, se développer, porter son projet, l'homme, et moi par la même occasion, sommes les otages des banques, qui bien avant la crise, refusaient de prêter à des conditions honnêtes pour financer des embauches. Des conditions honnêtes c'est quand nous ne sommes pas obligés de faire de nos biens personnels des garanties pour un emprunt. L'unique but de cet emprunt est de développer le personnel de l'entreprise, pour répondre à la demande ces clients. Ce qui nous éviterait de couler... Si on coule, il ne touchera pas d'assedics, et on verrait nos biens être vendus pour satisfaire la banque.

Notez que pour des emprunts destinés à du matériel, les banques sont beaucoup plus arrangeantes, persuadées des pouvoir réupérer le matériel en cas de faillite. Ce qui est idiot, la valeur de revente n'étant pas semblable à celle de la vente initiale. Mais passons. La connaissance de la gestion d'une entreprise est tellement bien maîtrisée par les banquiers, que le nôtre n'a même pas osé nous dire que le dossier d'emprunt n'avait même pas été constitué, car il sait que le siège (le patron du banquier) ne le regardera même pas... Sauf que savoir est essentiel pour trouver au plus vite une autre solution.

Sérieusement, mon pauvre monsieur, vous voulez embaucher ? Mais quelle idée ! Laissez-nous donc continuer à magouiller nos actifs pourris... Sinon, vous pouvez vous adresser à des financiers. Comment ? Ils s'en f*** de l'avenir de vos employés ? Quand ils auront fait main basse sur la direction de l'entreprise, ils la pressureront avant de lui faire déposer le bilan ? Et alors, qu'est-ce que vous voulez que ça nous fasse, à nous les banquiers ?

Quand je disais qu'il y avait quelque chose de pourri dans le royaume de l'économie, depuis que les banquiers ne sont plus commerçants...

PS : il va de soi que je parle des patrons de PME, et pas de ceux qui collectionnent les golden hello et autres parachutes dorés, que ne connaissent pas les "petits patrons".

PS 2 : pour remonter mon moral, toujours pas de proposition de poste pour moi pour la rentrée prochaine... Pensons à autre chose, pensons à autre chose, fuyons, fuyons...
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