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Une envie de livres ?

23/12/2009

Être organisée ou ne pas être...

Je ne suis pas souvent là en ce moment, n'est-ce pas ? Après avoir été à fond sur l'enseignement - enfin pendant la moitié de la semaine - pendant le premier semestre, je profite du répit des vacances de Noël et de janvier à venir, pour redoubler les efforts sur la thèse.

Faire du tri dans les dossiers.

"Ah, tiens, j'avais dépouillé ce document-là ? Nooooon ?! Ah si."

"Je suis sûre que j'ai lu cette archive, mais p*%!$?! où est fourrée la retranscription ???"

"Oh, misère ! J'ai oublié d'indiquer la référence de l'archive pour celui-là..." (imaginez quelques dizaines de minutes de recherches frénétiques dans tous les dossiers)

"Aaaaah, j'ai oublié de compléter ma base de données pour ces documents-ci... Aaaahhh!!!"


Et puis vient le moment où il faut préparer la liste des archives consultées et rejetées, les archives consultées et gardées, qu'il faudra mentionner dans la liste des sources... Vérifier que la liste des archives constituée en début de thèse concorde avec les deux listes. Amis du travail bénédictin, bonjour ! Enfin j'espère que les bénédictins étaient plus méticuleux que moi, et ce n'est pas bien difficile.

Ou encore on redécouvre des tas d'archives photographiées et qu'on-n'a-pas-encore-eu-le-temps-de-lire mais qu'il-faudrait bien lire quand même...

Alors on élage, on trie entre le très important et le pas absolument vital.


La thèse, ce n'est pas le parcours du combattant, mais pas loin.
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Le "référentiel bondissant", un mythe ?


Je remercie chaleureusement France Inter pour sa grève, parce du coup, je suis exilée sur France culture. J'y suis allée un peu la mort dans l'âme, parce que, si les émissions de France culture sont intéressantes, leur format, leur ton, me découragent, m'ennuient. Je suis une d'jeun's qui s'ignore, si, si. Dingue.

Mais là, je me suis énervée. Un journaliste du Monde (référence classe, is'nt it ?) Luc Cédelle, invité dans une émission sur les réformes de l'éducation nationale, en particulier sur celle du lycée, évoquait le "référentiel bondissant" en rappelant qu'il s'agissait d'un mythe, ce que son enquête (publiée sur internet) avait bien démontré... Ah ouais. Et bien, j'espère que ce cher Monsieur, révisera son enquête. Une copine de fac (elle était en sport) y a bien eu droit, au référenciel bondissant. Je peux lui indiquer l'académie et en me grattant la mémoire, même l'année. Et peut-être même lui refiler le numéro de téléphone de l'amie en question. Je ne donnerai pas l'académie ici, par discrétion, mais en privé, sans aucun problème.

Binaire, vous avez dit binaire ? J'aime (ironie) ceux pour lesquels le monde se divise en deux : les gentils et les méchants. Pour Luc Cédelle, à l'écouter, les opposants à l'IUFM tel qu'il a prospéré pendant des années, partagent tous le même avis. Consternant.

Le monsieur tient un blog, vous pouvez y aller faire les curieux. La catégorie "anti-pédago" est... intéressante.

Dans la même veine, se développe en ce moment le regret de la formation des IUFM. Le vieux truc habituel, parer de roses le passé, c'était quand même mieux avant, une (mauvaise) formation est préférable à pas de formation du tout... Une mauvaise formation est une mauvaise formation, assez du relativisme ! Non l'année de stage ne nous permettait pas de nous adapter en douceur. Ce n'est pas parce que cette formation a disparu qu'il faut la parer de charmes qu'elle n'avait pas. Et quand une formation est inutile, elle l'est un point c'est tout. En quoi ai-je été formée à gérer des violences dans un classe ? En rien. On nous a juste dit "vous savez qu'il y a des élèves qui, à 12 ans, n'ont jamais mangé de haricots verts?" La détresse des stagiaires ou néo-titulaires des années passées ou de maintenant est LA MÊME. Parce qu'on a rien fait contre ça.

Une amie a tenu les deux dernières années dans une collège ZEP ambition réussite et je ne sais plus quoi aux anti-dépresseurs. Elle avait eu un stage et "formation" d'un an, ça ne l'a PAS aidée. Et rien n'a changé depuis.


Le fort mécontentement suscité par la formation délivrée par les IUFM a été mal entendu, par une politique faite sans prendre en compte les suggestions des premiers intéressés. Soit dit en passant, les IUFM n'ont pas été supprimés jusqu'à preuve du contraire. Ils existent toujours, en les intégrant aux universités, d'un point de vue administratif notamment et ça ne me pose aucun problème (au contraire). J'admets tout à fait l'idée de recherche d'économie, si cela permet d'en faire, du moment que ça ne soit pas au détriment de la formation.

Les cours à l'IUFM que j'ai subis étaient une perte de temps. Mais en réduisant le volume horaire et en renforçant le contenu (moins dogmatique, moins de rapports à la mord-moi-l'noeud, avec plus d'interventions de jeunes enseignants pour que l'on profite de leur expérience, que l'on en fasse notre miel, des formations au repérage des problèmes scolaires, des discussions avec des orthophonistes et pédopsychiatres) on pouvait améliorer la formation, en donnant deux ou trois fois la même classe, dans un établissement "normal" et non violent, puis le même niveau l'année suivante dans un établissement plus difficile en étant toujours encadré par des pédopsy et des orthophonistes, des collègues engagés bénévolement dans la formation des jeunes collègues, sans qu'ils n'en tirent ni profit ni perte (sauf d'un peu de temps, si aider est une perte de temps).

[Je dis aide bénévole pour éviter la perversion du système que j'ai constaté : ceux qui s'engagent à l'IUFM disent le faire pour la pédogogie. Je crois surtout qu'après des années d'enseignement, l'IUFM leur offrait des évolutions de carrière qu'ils n'auraient pas sinon. Il se trouve que les collègues qui m'ont le plus aidé l'ont fait gratuitement]

Il faut qu'il y ait un système souple, à l'écoute des jeunes enseignants, et pas seulement sur une année. Et pas décrété par des enseignants de l'IUFM. Dans la mesure où la formation doit se décider dans le cadre des départements d'histoire, à l'université, j'ose espérer pouvoir contribuer à la formation des jeunes enseignants en leur offrant ce que je n'ai pas eu (et j'ai conscience de réagir là comme les enseignants d'IUFM que j'ai subi, mais avec une démarche légèrement différente).

Là encore, avec une logique binaire on ne peut rien comprendre à mon discours. Je ne cautionne pas l'absence de formation. Et c'est du j'menfoutisme révoltant de mettre un jeune enseignant en cours d'année dans un collège de zone violence.

Et pour finir, il est scandaleux que la réforme de la formation se fasse à l'improvisation, plus ou moins en cours d'année - supprimera de l'agrég ? Supprimera pas ? Quel programme ? CAPES et Agrég, même programme ou pas ? en consultant uniquement ponctuellement les responsables des formations représentants des enseignants de l'IUFM et des asso scientifiques, alors qu'ils devraient plancher en continu dessus, pour mettre au point en une fois un programme de réformes. Ça fait deux ans et plus que ça mijote au ministère et l'ensemble de la réforme n'est toujours pas fixé. C'est aberrant.

Et encore grâce à France Culture, j'ai découvert le blog de Natacha Polony, invitée elle aussi à l'émission, et dont les propos me semblaient beaucoup plus nuancés... Du coup, beaucoup plus intéressants... À lire, donc !
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