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Une envie de livres ?

16/03/2010

Le Roy Ladurie, le climat et une expérience Xtrême


Il faudra leur dire, chez France Inter, de ralentir le rythme, je n'arrive pas à suivre, pour preuve, je suis en retard pour vous parler du 7-9 du week-end dernier, de samedi précisément, dans lequel Emmanuel Le Roy Ladurie était invité, et c'est ici pour écouter. Emmanuel Le Roy Ladurie, c'est un des monstres sacrés de l'histoire du XXe siècle. Il a soutenu une thèse magistrale sur les paysans du Languedoc à l'époque moderne, puis ensuite, une histoire du climat depuis l'an mil, d'autres ouvrages sur Saint-Simon et le système de cour, etc. Bref, du genre intéressant à écouter et à lire. Il sort son troisième volume sur l'histoire du climat, intitulé "Le réchauffement, de 1860 à nos jours", chez Fayard.

Mais je suis passée aussi, surtout pour vous parler de l'expérience qui doit être diffusée sur le petit écran mercredi soir, Zone Xtrême, qui transpose "dans l'univers de la télé les modalités d'une expérience menée à Yale, au début des années 1960 par Stanley Milgram :
En avril 2009, 80 candidats se sont succédé dix jours durant sur un plateau décoré avec un mauvais goût très sûr, mené par une animatrice autoritaire et assorti d'un public parfaitement chauffé. Assis derrière un pupitre, chacun des candidats devait interroger la même personne sur une liste d'associations de mots à mémoriser. A chaque erreur du questionné, le questionneur était invité à lui administrer une décharge électrique, suivant une progression de 20 à 460 volts. Ce qu'ignoraient les 80 candidats, c'est que La zone Xtrême, à laquelle ils participaient, était un faux jeu, exploitant les leviers les plus trash de la télé-réalité pour mieux en démonter les ressorts. (site Télérama)

Influencé par l'analyse de Hannah Arendt sur les mécanismes du nazisme et sa théorie sur la banalité du mal, le psychosociologue américain Milgram y étudiait le rapport de soumission à l'autorité. Maintes fois reproduite depuis, cette expérience démontre qu'un individu exposé à une autorité considérée comme légitime peut aller jusqu'à causer la mort d'autrui." Pour en savoir plus, c'est sur le site de Telerama qu'il faut aller. C'est cette hypothèse, vérifiée, qui je crois, devrait être connue de tous, car elle permet de comprendre comme de "bons pères de famille" ont pu former les Einsatzgruppen, qui comptaient non seulement des membres de la SS mais aussi des membres de la police allemande.
Ce sujet a été particulièrement étudié par l'historien Ch. Browning, dans son ouvrage Des hommes ordinaires, dont je vous recommande la lecture. Browning y a fait une étude détaillée du comportement, des motivations et des actes du 101e bataillon de réserve de la police allemande, qui fut jugé après la guerre pour les faits de massacres de juifs en Pologne.
C'est la docilité, renforcée par la pression du groupe, qui a fait d'hommes ordinaires des tueurs. Cette démonstration rappelle que l'horreur n'appartient pas seulement au passé, et combien il est salutaire de comprendre l'effroyable mécanisme toujours prêt à broyer de nouvelles victimes, pour peu que l'on cède sans réfléchir aux pressions d'un groupe ayant le pouvoir en main.
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