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Une envie de livres ?

22/07/2010

L'été à la BnF


L'été à la BnF serait un moment presque miraculeux. La preuve en quelques mots:

- Les salles sont calmes, et comme dirait Pink Martini, un rayon de soleil passe son bras par les fenêtres. Un peu plus que son bras même, vu que l'architecte de la BnF n'a pas su prévoir ni calculer l'angle du soleil été comme hiver, malheur à ceux qui sont sur des places inondées de soleil. L'invention hautement technique et littéralement avant-gardiste des stores lui était sans doute inconnue. Impossible de changer de place, surtout si vous avez réservé des ouvrages (procédure pour laquelle vous êtes identifié selon votre numéro de place) et que la salle est bondée; je médite l'achat d'un parasol. Il sera au moins utilisé là à défaut de pouvoir l'installer sur une plage;

- On peut réserver une place au moins le samedi et le lundi le matin-même sans se prendre l'habituel message d'échec quand on n'a pas réservé depuis quinze jours:
"Actuellement, il ne reste plus de place réservable pour le jour que vous avez choisi. Cependant, chaque jour, une partie des places reste disponible pour l'entrée immédiate dès l'ouverture. De plus, des places se libèrent dans la journée. Vous pouvez également réserver pour un autre jour"
(dernière phrase qui me fait une belle jambe). Pour les mardis, mercredis, jeudis, vendredi, c'est toujours la même misère pour réserver. Reste l'astuce consistant, sur place, à commander un ouvrage - dont vous n'avez nul besoin - et à le faire mettre de côté pour le lendemain, par les magasiniers, dans le courant de la journée. En recommençant tous les jours la même manipulation, vous pourrez obtenir à coup sûr une place d'un jour sur l'autre;

- Si les mouettes vous manquent, au retour, faites un grand crochet par le jardin du Luxembourg. Je médite aussi la demande d'une volière à mouettes et goélands aux abords de la BnF; avec quelques amplis pour le son des vagues, cela fera des vacances à moindre frais, moins onéreuses en tout cas que Paris-Plage, sans perdre de temps sur le sable. Pour avoir vu dans une expo toutes les bêbêtes qui pullulent dans le sable, je vous assure, ça vous coupe l'envie de vous y étendre. Et puis le sable, ça colle, surtout avec du lait de bronzage; quant à la montagne et la campagne, les oiseaux gueulent et les fleurs puent, comme disait Jean Yann; non, rien à faire, la BnF l'été, c'est bien. J'ai même réussi à bronzer pendant mes aller-retour quotidiens, c'est vous dire;

- Une autre astuce consiste à lire en douce (juste un chapitre par jour) un bon petit roman d'été - pas Musso non plus, faudrait voir à ne pas exagérer non plus, j'ai dit "bon roman", hein -, tenez, l'ouvrage que vous mettrez de côté tous les jours... Comment joindre l'utile à l'agréable. Sortir le sac de plage pour en faire votre sacoche de travail, les tongues et le maillot de bain en guise de lingerie. Vous allez dire que je raconte n'apporte quoi. Même pas. Vu à la BnF cette semaine. Je ne dois pas être la seule à baver à la seule idée d'un été à buller...

- Pas besoin d'aller à la plage pour draguer: Michel Pastoureau expliquait en 1984 à propos des médiévistes que l'on n'allait déjà pas à la BnF seulement pour travailler, mais aussi pour être vu, pour rencontrer, pour "draguer". Si, si. Et notre historien d'expliquer les stratégies ad hoc:
"Derrière le long pupitre, en faisant semblant de consulter le dictionnaire de Du Cange, ou celui de Godefroy, on dispose d'un observatoire privilégié pour regarder, prendre son temps, choisir, se préparer. "
Si vous ne me croyez pas, c'est à lire ici, sur persee.fr, dans la Revue Médiévales, année 1984. La BnF a changé, pas sûr que les méthodes en aient fait autant, hahum...

Moralité: quel besoin d'aller passer l'été ailleurs?


Quoi, j'essaie de me remonter le moral comme je peux...



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